A l’exception d’un grand nombre de citoyens russes (censure, propagande, pressions, quand vous nous tenez !), le monde entier est au courant, aujourd’hui, de l’agression (il faut employer les mots exacts) des troupes de Poutine et du conflit actuel en Ukraine. Je ne compte pas, ici, rabâcher autour de ce que l’on peut lire, entendre ou voir partout. Par rapport à cette situation, je veux juste mettre en exergue un certain nombre de points qui me semblent importants.
Un point positif est que la situation a très rapidement mis à jour, même si une partie du sérail le savait pertinemment, que certains anciens hauts responsables politiques européens et occidentaux siégeaient au sein de différents sièges d’administration de grandes entreprises russes. Ces sociétés, proches du pouvoir de Moscou doivent leur position et alimentent le Kremlin. Nos anciens édiles (dont je ne veux pas citer les noms puisque je n’aime pas grincer des dents) ont d’abord maintenu leurs positions avec des arguments tels : « les affaires sont les affaires ». Toutefois, ne pouvant maintenir leur position, ils ont démissionné. Etaient-ils réellement inconscients, avides, cupides, aveugles et sourds ? L’important est que leurs poches ne se remplissent plus sur le dos des victimes ukrainiennes.
Second point positif, beaucoup d’occidentaux, dont un certain nombre de français, ont acquis de nouvelles compétences en Géographie. En effet, aujourd’hui, je ne pense pas que qui que ce soit ne puisse dire qu’il ne sait pas où se situe l’Ukraine et quels sont ses pays frontaliers. Personne ne peut ne pas pouvoir citer sa capitale et, au moins, le nom d’une autre ville ukrainienne tel celui de la seconde du pays, Kharkiv. Quant à la troisième ville, Odessa, grand port de la mer Noire (et non, comme je l’ai entendu chez certains médias, de la mer Morte), elle est un poumon économique et industriel du pays. Si j’en parle, c’est parce que, un peu d’Histoire et de Culture ne font jamais de mal, c’est dans cette ville qu’on y trouve son « Escalier du Potemkine » immortalisé par Sergueï Eisenstein qui y tourna une scène clef de son film Le Cuirassé Potemkine, en 1925. Petit clin d’œil personnel, on surnomme souvent Odessa, la « Marseille d’Ukraine ».
Pour en revenir aux temps présents, et je suis tenté de dire malheureusement, je n’aurais jamais imaginé voir ces populations civiles en plein exode. Jusqu’ici, comme beaucoup d’autres, je n’avais vu de telles images que dans le cadre de peuples entiers fuyants l’Allemagne nazie lors de la seconde guerre mondiale. De même, lire que des villes entières vivent aujourd’hui sans eau, électricité, nourriture, chauffage… sous des bombes jours et nuits, obligés de se réfugier, voire de vivre, dans des abris, me glace le sang. Et cela, autre référence à l’Histoire funeste du XXème siècle, par la faute d’un seul homme, à l’esprit dérangé, isolé, paranoïaque et ne considérant que la force comme outil unique de diplomatie politique. La grande différence, et non la moindre, entre les deux périodes et les 2 personnages, est que le premier, fort heureusement, ne disposait pas d’un arsenal nucléaire…
Et, pendant ce temps-là, en France, ces quinze derniers jours, de « grands » sujets d’actualité interne mobilisent les politiciens et, surtout, nos chers médias. Ainsi, « l’immense suspense » au sujet de la candidature du Président sortant à la future élection présidentielle a été levé. Emmanuel Macron, à la surprise générale, sera candidat à se réélection. Pour résumé, en plus d’être un chef de guerre, il est, actuellement, à la fois, Président de la République française, Président du Conseil de l’Union européenne et candidat en activité à la prochaine élection présidentielle, quel surhomme ! A la même période, son prédécesseur n’était « que » Chef de l’Etat et compagnon d’une actrice.
Autre sujet « important », le ralliement de Marion Maréchal Le Pen (et oui, je ne vois pas pourquoi on utilise un nom que quand ça arrange) à Zemmour. Là encore, quelle surprise ! Je m’interroge toutefois sur le rapport entre l’intérêt politique de cette information et le battage médiatique qui en a été fait. J’ai la même interrogation quand le candidat s’est positionné contre l’accueil des réfugiés ukrainiens sur le territoire national. J’imagine que c’est préférable de les « parquer » dans des camps en Pologne, en Roumanie ou autres pays limitrophes de l’Ukraine… Sur le même sujet, Stanislas Guérini, Délégué général du parti « la République en marche », déclarait qu’il fallait accueillir les réfugiés en France et en Europe. Toutefois, il y a un « mais ». En effet, les accueillis n’auront un droit de séjour que de 6 mois, renouvelable jusqu’à 3 ans maximum. Une fois le conflit terminé, ils devront quitter la France. Je me suis alors interrogé : que fait-on si Poutine conquiert l’Ukraine, démet (ou pire) Volodymyr Zelensky et installe (comme il l’a fait en Biélorussie) un dictateur réprimant violement toute opposition ? On les renvoie quand même ? Heureusement, si cela devait malheureusement arriver, ce serait après les élections. Donc, tout va bien pour le moment.
Autre information traitée et là, je peux tout à fait l’entendre, l’impact de la guerre en Ukraine sur le pouvoir d’achat des français. Il semble assez évident que la hausse des prix des matières premières aura un impact sur celle des prix. De plus, entre ceux qui devront répercuter, tels les agriculteurs, s’ils ne veulent pas sombrer, et ceux qui, je vous laisse imaginer de qui je parle, profiteront de la circonstance pour augmenter leurs marges, in fine, les français devront certainement payer plus.
Ah oui ! Autre information « importante » et récurrente, la bourse de Paris, comme les autres bourses européennes, baissent. Les « pauvres » spéculateurs ne vont peut-être pas gagner autant qu’ils ne l’espéraient mais on verra cela en fin d’année…
Ce qui me dérange dans tout cela, c’est la disproportion et le manque de hiérarchisation dans le traitement des informations. Pourquoi ne s’insurge-t-on plus collectivement de certains propos intolérables de tel ou tel homme politique ? Je comprends, et compatie, tout à fait qu’une hausse possible des prix puisse impacter douloureusement certains de nos compatriotes. Toutefois, de l’autre côté du continent européen et dans les mêmes moments, des femmes, des enfants, des hommes meurent sous les balles et les missiles, de faim, de froid, de fatigue. Ne devrait-on pas un peu relativiser ?
Je voudrais terminer cet article par une réflexion que la situation ukrainienne m’amène. En fait, c’est plutôt une malheureuse leçon. Dans le monde actuel, un dictateur, sans scrupule, ne respectant que la force, peut imposer sa volonté par les armes. Les pays occidentaux, et il le sait, craignant tout escalade militaire, sont réduits à parler, à sanctionner mais ne peuvent agir autrement. La « dissuasion » nucléaire n’en est plus une puisque c’est le satrape qui en brandit la menace sans état d’âme et au détriment de toute vie humaine.
Finalement, cela nous démontre que nous vivons dans un monde effrayant !!! Pauvres sont nos enfants.
A bientôt
Frédéric