Coopération culturelle & internationale
En route pour Bruxelles ! / On the way to Brussels!
En route pour Bruxelles ! / On the way to Brussels!

En route pour Bruxelles ! / On the way to Brussels!

FR :

Les élections européennes (du Parlement européen) auront lieu dans quelques mois (du 6 au 9 juin 2024, pour être plus précis) et, d’ores et déjà, certains politiques français se sont lancés dans la bataille. Les formations d’extrême droite ont annoncé leurs têtes de liste. Celles de la coalition de gauche (la NUPES, pour Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) s’interrogent : y aller ensemble ou en ordre dispersé ? Les autres partis, sur l’échiquier politique, ne se sont pas encore prononcés ouvertement.

Toutefois, l’enjeu majeur pour tous est posé : quelles seront les forces respectives à la suite du scrutin ? L’extrême droite sera-t-elle encore plus forte  sur l’échiquier français ? La gauche survivra-t-elle ? La droite s’en sortira-t-elle ? Où en sera le parti d’Emmanuel Macron ? Comme on peut le voir, les calculs sont très, très, éloignés, et bien insipides, par rapport aux enjeux fondamentaux que l’Union européenne devra porter pour notre continent dans les prochaines années et décennies.

Qui peut sérieusement penser que les grandes questions géopolitiques peuvent se résoudre, aujourd’hui, au niveau d’une seule nation ? Qui peut, en étant honnête, prétendre qu’un Etat, à lui tout seul, pourra apporter les solutions aux enjeux mondiaux actuels et futurs ? Qui peut avoir l’outrecuidance de dire ouvertement que la France va résoudre les problèmes fondamentaux qui trouvent leurs causes dans le contexte mondial globalisé ? Je ne suis pas, ici, en train de défendre ce système qui pourrait aisément faire l’objet de beaucoup de critiques. Je ne fais qu’établir un constat objectif et pragmatique.

Dans ce contexte, selon moi, seul l’espace européen, l’Union de nos 27 Etats, peut apporter des réponses audibles et ayant le poids nécessaire pour influer sur les grandes puissances mondiales.

Un exemple me vient tout de suite à l’esprit : l’immigration en Europe. Dossier oh combien épineux pour tous les gouvernements, il est le socle de tous les discours gesticulatoires des extrêmes droites européennes. Chacune et chacun y va de ses solutions « infaillibles » pour repousser l’invasion massive de son pays. De plus en plus, et c’est peut-être là le pire, les droites suivent en se bouchant, plus ou moins, le nez. « L’ennemi » est clairement désigné, l’étranger, sous-entendu, le profiteur, l’indésirable voir, le terroriste. Dans tous ces discours, une antienne : l’Europe ne fait rien pour régler le problème, le territoire européen est une véritable passoire…

A titre personnel, déjà, je n’aime absolument pas tous ces amalgames : l’étranger est « comme cela », tous les immigrés veulent ou recherchent à profiter de… C’est comme si on disait : « tous les français, les italiens sont… ». Mesdames et messieurs les teneurs de discours faciles, croyez-vous vraiment que l’on quitte son pays, sa famille, ses repères, sa vie uniquement pour soutirer de l’argent commode, pour exploiter un pays et l’envahir ? En plus, pour les plus extrêmes, tous ces pauvres gens qui risquent leurs vies dans des « voyages périlleux » (ceci est évidemment un euphémisme) se seraient entendus, auraient complotés, dans une stratégie de nous remplacer sur nos beaux et paisibles territoires. S’il vous plaît, réfléchissez un peu… Désolé, je m’emporte et sors un peu de mon propos initial.

Pour en revenir à l’Union européenne, sur cette question, les Etats membres de l’espace Schengen se sont, certes, dotés, en 2004, d’un outil de contrôle de ses frontières externes : FRONTEX. L’initiative était très intéressante sur le principe et son opérationnalité. Toutefois, une fois de plus, je m’interroge sur quelques points. Pourquoi doter cette agence de si peu de moyens humains ? En effet, en 2022, ils étaient environ 10 000 personnes (3 000 recrutés par l’Europe et 7 000 fonctionnaires détachés des Etats concernés) alors que l’espace Schengen s’étend sur plus de 4 millions 300 000 km². Pourquoi doubler l’agence européenne en conservant les services de douane nationaux ? Pour exemple, la France dispose d’une administration dédiée composée de presque 17 000 personnels.

Autre question que je me pose : pourquoi la plupart des Etats membres poursuivent leurs aides propres au développement plutôt que mutualiser et soutenir une politique forte au niveau européen ? Là encore, même si il existe un appui communautaire au développement, une grande politique mutualisée aurait certainement une efficacité beaucoup plus grande. Il est aisé de le comprendre quand on voit les événements récents sur le continent africain où les puissances russes et chinoises agissent en « sous-main » depuis maintenant des années.

Pour terminer sur une note que j’estime positive, je veux mettre un point en exergue. L’actuelle présidente du Conseil des ministres italien, G. Meloni, s’est fait élire, entre autres choses, sur une forte position anti-européenne et reposant sur une « immigration zéro ». Après moins d’un an à la tête d’un gouvernement largement d’extrême droite, elle constate un flux toujours plus croissant de réfugiés sur son territoire et a récemment demandé l’aide de la Commission européenne face à cette situation. Cherchez l’erreur…

D’ici aux prochaines élections européennes, je reviendrai régulièrement sur des questions liées à l’Union européenne, ses enjeux, ses politiques, ses intérêts… En attendant, n’hésitez pas à réagir, commenter, apporter des opinions, argumenter.

A bientôt.

Frédéric.

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EN: Please, be lenient with my English.

The European elections (for the European Parliament) will take place in a few months (from June 6 to June 9, 2024, to be more precise), and already, some French politicians have entered the fray. Right-wing parties have announced their lead candidates. Left-wing coalition parties (the NUPES, for New Popular Ecological and Social Union) are questioning whether to go together or separately. Other political parties on the political spectrum have not yet openly declared their intentions.

However, the major issue for everyone is clear: what will be the respective strengths following the election? Will the far right become even stronger on the French political scene? Will the left survive? Will the right come out ahead? Where will Emmanuel Macron’s party stand? As you can see, the calculations are very, very far from the fundamental challenges that the European Union will have to address for our continent in the coming years and decades.

Who can seriously believe that the major geopolitical issues can be resolved today at the level of a single nation? Who, being honest, can claim that one state alone can provide solutions to current and future global challenges? Who can have the audacity to openly say that France will solve the fundamental problems rooted in the globalized world context? I am not here to defend a system that could easily be subject to criticism. I am simply making an objective and pragmatic observation.

In this context, in my opinion, only the European space, the Union of our 27 member states, can provide credible answers with the necessary weight to influence the major world powers.

An example comes to mind immediately: immigration in Europe. A highly complex issue for all governments, it forms the basis of all the grandstanding speeches of European far-right parties. Everyone has their « foolproof » solutions to repel the massive invasion of their country. Furthermore, and perhaps worse, right-wing parties are increasingly following suit, albeit somewhat reluctantly. « The enemy » is clearly designated, the foreigner, implied to be the freeloader, the undesirable, or even the terrorist. In all these speeches, there is a common refrain: Europe does nothing to solve the problem, and the European territory is a veritable sieve.

Personally, I absolutely dislike all these generalizations: that foreigners are « like this, » that all immigrants want or seek to profit from… It’s as if one were to say, « all French or Italians are… ». Ladies and gentlemen, purveyors of facile rhetoric, do you really believe that people leave their country, their family, their roots, their lives solely to extract easy money or exploit a country and invade it? Moreover, for the most extreme, all these unfortunate people risking their lives in « perilous journeys » (this is obviously an understatement) would have conspired in a strategy to replace us on our beautiful and peaceful territories. Please, think about it a bit… I apologize, I digress a bit from my initial point.

Returning to the European Union, on this issue, the member states of the Schengen area did indeed establish a tool for controlling their external borders in 2004: FRONTEX. The initiative was very interesting in principle and in its potential effectiveness. However, once again, I have some questions. Why provide this agency with so few human resources? In 2022, there were approximately 10,000 people (3,000 recruited by Europe and 7,000 officials seconded from the concerned states) while the Schengen area covers more than 4,300,000 square kilometers. Why duplicate the European agency while retaining national customs services? For example, France has a dedicated administration comprising nearly 17,000 personnel.

Another question I have is: why do most member states continue their individual development aid efforts rather than pooling resources and supporting a strong European-level policy? Again, even though there is some community support for development, a comprehensive shared policy would likely be much more effective. It is easy to understand when we see recent events on the African continent where Russian and Chinese powers have been acting « behind the scenes » for years now.

To conclude on a note I consider positive, I want to highlight one point. The current President of the Italian Council of Ministers, G. Meloni, was elected, among other things, on a strong anti-European platform and a « zero immigration » stance. After less than a year at the helm of a predominantly far-right government, she is witnessing an ever-increasing flow of refugees on her territory and has recently requested assistance from the European Commission in response to this situation. Look for the irony…

Until the next European elections, I will regularly return to questions related to the European Union, its challenges, its policies, its interests… In the meantime, please feel free to react, comment, offer opinions, and argue.

See you soon.

Frédéric.

Un commentaire

  1. Georges Sylvestre

    Tout à fait d’accord avec ce constat et on ne peut que regretter le manque d’intérêt de nos compatriotes (Français) sur ces élections européennes où généralement on fait cadeau à l’extrême droite de mandats qu’ils utilisent à démolir la construction européenne, et à profiter du système pour leur petit confort, cherchez l’erreur!

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